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[a la rencontre de...] MALEN PERRET

Dernière mise à jour : 25 août

Expérience sensible dans l’atelier de céramique de Malen Perret (Upie, Drôme)


Il y a des lieux où l’on sent tout de suite que le temps fonctionne autrement.

Des lieux sobres, silencieux, où chaque geste compte.

L’atelier de Malen Perret, céramiste installée à Upie, en fait partie.

Ici, on entre comme dans une grotte ouverte. La lumière filtre par les vitres hautes. La poussière est fine, les outils bruts, les matières simples. Il y a des blocs de grès alignés sous les établis, des bols émaillés aux couleurs de pierres et de cendres, un four profond qui attendent la cuisson comme on attend une nuit dense, le tout dans un écrin de jardin bucolique.


Chaque pièce de Malen Perret naît d’un patient rituel, qui s’étend sur plusieurs semaines. Du premier geste du tournage jusqu’à la dernière cuisson à 1280 degrés, en passant par les séchages, retouches et l’application des émaux, le temps s’étire et façonne la matière. Le grès se vitrifie et devient pierre résistante, tandis que les émaux – qu’elle élabore elle-même à partir de minéraux glanés dans les carrières ou la nature – se transforment en une peau de verre, protectrice et lumineuse. C’est là que réside la singularité de son travail : une recherche infatigable de textures et de couleurs inédites, fruits d’expérimentations patientes et audacieuses.

Ses pièces semblent ainsi capturer quelque chose du monde sensible : ses bleus profonds, par exemple, rappellent le ciel d’été au crépuscule, semé d’étoiles et traversé d’éclats furtifs. Fascinée par son rôle de chercheuse, d’aventurière des couleurs, je suis émerveillée par cette capacité à aller toujours plus loin, à oser les combinaisons inattendues. Ses créations ne se contentent pas d’être belles ou fonctionnelles : elles transforment le geste de boire ou de manger en une expérience sensorielle à part entière. On en viendrait à rêver d’un atelier de dégustation, où la rencontre entre mets et émaux révélerait toute la poésie cachée dans la matière.


🌬️ Les odeurs de l’atelier

Ce que je préfère dans cet atelier, ce sont les odeurs, qui varient selon les saisons.

J'aime y aller particulièrement en automne - hiver où l'on sent : la terre humide, douce et lourde, le bois brûlé à cause du poêle qui réchauffe, parfois une odeur âcre de cendre mouillée, ou celle plus discrète des matières sèches récoltées par Malen, utilisée pour certains tests et recherches d’émaux. Chaque élément ici est vivant.


Collecté localement, transformé lentement, Malen travaille les émaux à partir de terres drômoises et ardéchoises, de plantes, de matières simples.

Une pratique patiente, enracinée, minérale. Une céramique qui parle du sol, des cycles, de l’impermanence. Malen propose aussi des cours et stages tout au long de l'année.

Que je recommande chaudement pour la douceur de l'accompagnement de Malen et sa patience.


🌀 Toucher la terre, revenir à soi J'ai remis les mains dans la terre de manière régulière en participant aux cours annuels.

Lorsque je tourne, je sens. Pas seulement la forme qui naît, mais la matière, sa résistance, son humidité. Le tournage est un dialogue silencieux entre les doigts et la terre.

C’est un travail lent, presque méditatif, qui requiert l’attention entière. Les mains deviennent des antennes. Je sens les grès, les poches d’air, la tension de la paroi qui se lève.

Je sens quand ça cède, quand ça glisse, quand c’est trop sec. La terre ne ment pas. C'est également au sein de cet atelier que je réalise quelques ustensiles pour les ateliers de dégustation.



🔥 Eau. Terre. Feu.

Passer du temps dans cet atelier, c’est revenir à une connaissance du monde par le toucher.

Le goût, l’odorat, la vue, bien sûr. Mais avant tout : le contact.

Et c’est ce lien que je cherche à transmettre dans mes ateliers sensoriels.

Ce retour au corps, à la lenteur, à la présence.

Ce geste simple qui nous relie aux éléments : la main dans la terre, le bol contre la peau, la chaleur du feu, le son de l’eau qui coule.


✨ Une expérience à vivre : Goûter – Dégustation : Eau. Terre. Feu.

Je propose prochainement un atelier sensoriel au sein même de l’atelier de Malen, pour explorer ces éléments à travers le goût, le toucher, et la matière.

Un moment pour :

• Ressentir la terre entre les doigts

• Goûter ce qu’elle fait naître

• Dialoguer avec les éléments autrement


📍 Ce goûter dégustation a lieu à Upie dans l'atelier de Malen, en petit groupe.



À partir de l’ordinaire, faire jaillir l’extra-ordinaire.



Copyright : @malenperret / @clothildedutry

2 commentaires


Invité
02 sept.

Très joli portrait !

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Anne Escot
02 oct.
En réponse à

Bonjour,

Bravo pour l'écriture de ce beau texte et son partage.

Je garde précieusement dans un sac les débris d'une magnifique théière crême qui s'est cassée...J'ai été très touchée un jour par la singularité de votre travail. Je réside à Lyon et j'ai bien noté que vous proposez des stages.

Je vous souhaite une belle continuation avec ce partenariat autour de la sensorialité.

Quelle belle initiative!

Au plaisir de vous retrouver un jour...

Anne ESCOT

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